mercredi 23 février 2011

Extraits du texte "Recherche de la fine pointe"

Recherche de la fine pointe* par le vidéothécaire en sa vidéothèque

Le cinéma, dans la découverte de lui-même, naîtra au Cinématographe



Quelle serait l’annonce d’une modernité possible dans l’art cinématographique ? Cette recherche de la « fine pointe » pourrait être, par exemple, une mise aux aguets consistant à repérer les choses qui s’ajoutent à l’image qui ne seraient pas de l’image et qui, loin d’exprimer une modernité, exprimeraient plutôt encore une influence « passée » ; en quelque sorte donc repérer les « névroses de l’image » :



                - mouvements inadéquats :  le travelling est-il une possibilité cinématographique où naît-il de la peur de « perdre son sujet », de l’orgueil de trop le posséder ou bien encore de l’attitude qui consiste à tourner inlassablement autour du « pot-sujet »; les déplacements de caméra représentent-ils un désordre de la pensée chez le cinéaste, un désir inconscient de figurer dans la «ronde extatique» du film ou une nécessité vraie d’accompagnement ou de soulignement; peut-on rendre le mouvement intérieur du film par des mouvements extérieurs de caméra? Peut-on porter une caméra comme une deuxième tête ou faut-il bien séparer sa tête de sa caméra et seulement alors, une fois bien séparées, les faire fonctionner ensemble;



                - histoires toutes tracées : le scénario est-il un «trotteur» pour ne pas tomber, un déambulateur pour compenser un handicap inconnu; comment sort l’histoire?Est-ce une histoire mise en images ou bien une histoire qui sort des images?



                - imitation : l’interprétation vise-t-elle à des performances et des prix d’imitation (cf. Marion Cotillard dans La Môme) ? Ou faut-il opposer à l’assurance de ces acteurs «le charme des modèles qui ne savent pas ce qu’ils sont […], capables de se soustraire à leur propre surveillance? […] ce n’est pas qu’ils manquent de naturel, c’est plutôt qu’ils manquent de nature» (Robert Bresson);



                - reproduction : le film reproduit ou révèle** ? Le temps d’exposition d’une pellicule n’est pas une chambre (funéraire) d’enregistrement ou de conservation (d’archives). Ce temps d’exposition est nécessairement un temps de révélation qui nous montre un agencement nouveau; partir d’une réalité ou considérée comme telle pour arriver à une autre réalité ou considérée comme telle.



* Fine pointe : expression ancienne, consistant pour l’âme à trouver une autonomie qui garantissait la possibilité d’une quête du sens et d’une recherche des causes.

**cf. Notes sur le cinématographe de Robert Bresson : « Deux sortes de films : ceux qui emploient les moyens du théâtre (acteurs, mise en scène, etc.) et se servent de la caméra afin de reproduire ; ceux qui emploient les moyens du cinématographe et se servent de la caméra afin de créer. »


Philippe Leclert, médiathécaire de Blois, le 3 mai 2008.

samedi 12 février 2011

Rien d'extraordinaire

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Rien d'extraordinaire
vidéo couleur, format 16/9, sonore, durée 6'25
Réalisation Combes&Renaud
Texte "En vie" E.Savitzkaya
Les Editions de Minuit
©combesrenaud
décembre 2010