dimanche 26 décembre 2010

« Interstices - solution de continuité » à l'ENSBA

A l'invitation de l'ENSBA I Paris et de la Vidéothèque 
projection de la vidéo  « Interstices  - solution de continuité »
le mardi 18 janvier 2011 à 17 h, dans le cadre de   
« la Vidéothèque, invitée de l'ENSBA I Paris »  
Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts.

Projection de 8 œuvres vidéos en présence des artistes,
Programme : la Vidéothèque et l'ENSBA

«Interstices - solution de continuité» 

«The story is built around two sites. A hotel room, and the stage of a theatre, where, through visual transpositions in the two places, time set in images produces impressions, interstices in films that accompany the thoughts of a playwright and a narrative».
Combes&Renaud 

Filmmakers Combes&Renaud
Text Pierre Oudart, extracts Diégèse 2006
Vidéo 4/3, running time 14’10, black & white,
sound stereo
Strom Varx, V.F. english subtitled, 2009
 Photogramme Interstices -  solution de continuité 2009 ©combesrenaud 
Thanks to Pierre Oudart, who wrote the texts, 
extracts Diégèse 2006, 
and to Strom Varx who made the sound track.


Paris-art.comhttp://www.paris-art.com/evenement-culturel/la-videotheque-invitee-de-l-ensba/bahri-ismail-bourget-laetitia/2847.html

dimanche 19 décembre 2010

La folie Eisenstein

"Contrairement à Brecht, Eisenstein ne s’est jamais soucié d’instruire, d’apprendre à voir et à mettre à distance. Tout ce dont Brecht prétendait purger la représentation théâtrale – identification, fascination, absorption -, il a voulu, au contraire, en capter et en majorer la puissance. Il n’a pas mis le jeune art cinématographique au service du communisme. Il a bien plutôt mis le communisme à l’épreuve du cinéma, à l’épreuve de l’idée de l’art et de la modernité dont le cinéma était pour lui l’incarnation, celle d’une langue de l’idée devenue langue de la sensation. Un art communiste n’était pas pour lui un art critique, visant à une prise de conscience. Il était un art extatique, transformant directement les connexions d’idées en chaînes d’images, pour instaurer un nouveau système de sensibilité.

C’est là qu’est le fond du problème. Nous n’en voulons pas à Eisenstein des idéaux qu’il voulait nous faire partager. Nous lui en voulons parce qu’il prend à revers notre prétendue modernité. Il nous rappelle cette idée de la modernité artistique à laquelle le cinéma, un temps, crut pouvoir identifier sa technique : l’art anti-représentatif qui allait substituer aux histoires et aux personnages d’antan la langue des idées/sensations et la communication directe des affects. La jupe amoureusement arrachée de Marfa ne nous renvoie pas seulement à un siècle d’illusions révolutionnaires passées par le fond. Elle nous demande aussi en quel siècle nous vivons nous-mêmes, pour prendre, avec notre Deleuze dans la poche, tant de plaisir aux amours sur un vaisseau qui sombre d’une jeune fille de première classe avec un jeune homme de troisième classe".
« la fable cinématographique » Jacques Rancière.