lundi 30 août 2010

Nitescence

Le reflet ne paraît-il pas toujours plus spirituel que l'objet reflété ? N'est-il pas de cet objet l'expression idéale, la présence libérée de l'existence, la forme sans matière ?
M. Blanchot
 

dimanche 8 août 2010

Fragment indéterminé, fragment indéfini

 (…) L’intervalle ne se définit pas seulement par la spécialisation de ces deux faces-limites, perceptive et active. Il y a l’entre-deux. L’affection, c’est ce qui occupe l’intervalle, ce qui l’occupe sans le remplir ni le combler. Elle surgit dans le centre d’indétermination, c’est-à-dire dans le sujet, entre une perception troublante à certains égards et une action hésitante. Elle est donc coïncidence du sujet et de l’objet, ou la façon dont le sujet se perçoit lui-même, ou plutôt s'éprouve et se ressent "du dedans".
L'image mouvement. Gilles Deleuze

L’objet, de ce travail en diptyque sur les lieux, est une relation entretenue avec l’intervalle, bande noire qui divise deux photographies sur un film, et qui parfois suture des fragments d’espace et de temps dans la succession des images. L’enchaînement de deux images avec l’intervalle noir est un espace visuel de reconstruction entre l'intériorité et l'extériorité. 
Ce concept de réappropriation architecturale est là pour poser une alternative face aux logiques et aux processus de dépossession. J'ai toujours rêvé de maisons, de ruines, de déplacements dans des architectures complexes, de lieux cachés et de leurs mises en abîme. En rapport avec l'expérience du morcellement, il est aussi une reconquête, son montage intime et fictionnel.
Pourquoi suis-je plus touchée par les traces, les fragments, par tout ce qui est indéterminé, indéfini ? Mes perceptions à la découverte des vestiges sont sensibles aux dépouillements que les atteintes du temps donnent à ces lieux. Ces architectures témoins d'un mythe urbain créent autre chose, une présence infinie du temps.
Il y a dans cette confrontation aux émotions collision avec l'intériorité. Ce processus de déconstruction reconstruction opère une métamorphose complice, dans laquelle je retrouve la vie, sans savoir ni pourquoi ni comment ? Peut-être le sentiment d'une persévérance pour exister.


fragment indéterminé, fragment indéfini , 43°17'1.36"N  | 5°18'34.60"E , Marie Combes 2010

dimanche 1 août 2010

intervalles...

" End "film du cinéaste arménien Artavazd Pelechian, noir et blanc, 8'13, 1991